operation de tranfiguration : vers une emancipation matérielle au profit d’une sculpture cognitive
worm_like form est une translocation d’enjeux formels issues du champs de la recherche en “continnum-robotique” préexistant depuis les années 60 (Scheinman, 1965)(Anderson, 1967). Employée egalement dans la production d’effets speciaux mecaniques en temps qu’effecteur interne de mouvement. La forme est souvent recouvert de peau biomorphique (sculpture souple) et d’organes interagissant (ocelles, bouche, conduit nasal) permettant l’ensemble de conditions necessaires à son identification en tant qu’altérité vivante probable.
l’intervention est opération de dénudement : il s’agit de reconsiderer cette forme afin de proposer une altérité machinique réduite à son minimum matériel. Réduisant son existence propre à l’évocation de son fonctionnement mécanique (activation de câbles-tendons). En rupture avec un possible sentiment d’uncanniness en se dissociant du mimétisme de matériaux proche d’une physiologie organique (texture de carnation, couleur chair, …).
médium mouvement : hybridation des taxonomies de l’altérité
la présence mécanique austère du dispositif permet une interaction physique avec la sculpture -minimale- interne de la machine. Développant -s’il en est encore- un biomorphisme basale : convoquant la forme du vers, difficilement sentiente, absolument distante de toute possible paréidolie.
ce minimalisme formel est saisi comme une possibilité d’investigations d’enjeux relationnels à la machine. L’interactivité et le mouvement (intégration des feed-back) qui en découle surpassant l’existence physique de la pièce au profit de sa présence kinétique. Faisant de son comportement (automation) le noyaux du dispositif.
la forme conscience de l’occupation du milieu (position corporelles) déploie différents pattern de suivi : tendant vers la zone la plus occupée comme dans un appel à l’attention, appel à une prise de conscience de sa captivité. Se basant egalement sur le niveau d’activité spatial, elle repondra par un mouvement au plus ératique et non maitrisable (aléatoire) au plus le niveau d’agitation de son environnement est elevé : pouvant laisser supposer une lutte panique en réponse à l’audimat lié au régime d’exposition (existance en tant qu’oeuvre) à laquelle est elle soumise.
Ensemble de comportements très minimaux, mais developant un sentiment d’altérité par sa cognition somatique propre de l’espace et sa capacité à produire des mouvements non maitrisables.
questionnant par la même les limites de la capacité humaine au deployement émotionnel (empathie, crainte, ...) : le dispositif fait médium des cognitions le traversant. Construisant des lors autant de projections neuronales que d’invidividualités s’y confrontant : produisant autant d’interventions corporelles que de sensibilités à l’altérité. Remettant en question les grandes taxonomies de catégorisation modernes. Accomplissant l’intention de faire occupation -psychique- maximale en une intervention matérielle minimale.
dissidence et corps souple (soft-robotique)
presque wetware à l’image d’une organicité molle/souple, le dispositif soft robotique intervient toujours sur l’espace de manière contingente à l’ensemble des paramètres du milieu. La machine est souple, ne répondant pas à l’exigence deterministe tayloriste (itérabilité et précision du mouvement) l’excluant alors des schème de production industriels. Elle se retrouve en cela dissidente à l’appareillage rationaliste duquel elle emerge. Se distanciant du projet de scision (chisme) nature/culturel evoqué et produit par l’usage de la machine : elle est en somme incapable de servir aucun projet moderne.
machine non prédatrice elle peut s’etablir au contact des corps, dans une rencontre proposant un autre rapport à l’altérité robotique : possiblement sensuelle, possiblement provocative mais jamais destructrice. wormlike établi un nouveau paradygme d’altérité humanité/machine, permettant une redifinition des spéculatifs idéaux d’interdependance homme-mécanique.
architecture contensionnaire et posture de complicité au contrôle
Le corps souple dissident, à la cognition propre est exposé et contraint par une entité chromé implanté solidement dans les fondations du lieu d’acceuil. En traversant physiquement l’espace, on devient complice de l’architecture de controle de altérité detenue. Notre passivité inévitable face à la compléxité technique irrésolvable induirait une posture de culpabilité. En désactivant nos possibilité d’intervention, nous deviendrons alors nous même assujetti à notre projection émotionnelle en la machine : la réaction développée en l’interaction avec la forme détenue devenant subitement symptomatique de notre rapport à un dispositif concentrationnaire spéculatif.

documentation de recherche : https://sb.baxambalab.xyz/manono_worm-like%20form